Après la retraite

Je rentre de 10 jours de retraite de médiation silencieuse avec Luang Por Sucitto, au Monastère de Ségriès, à Moustier Sainte Marie, en Provence.

C’est la 8e fois que je vis une telle expérience, et c’est si intime, alors chaque fois c’est dur d’en parler, et quand on est dedans, c’est si beau - mettre des mots c’est forcément trop peu pour l’infinie magie du vécu

Mais ne rien dire quand je sais que ces temps sont au coeur de toutes mes poussées de vie et d'art, c’est comme être un peu égoïste

Alors en voici quelques murmures libres....

10 jours à réapprendre à m’asseoir dans mon coeur, à en faire mon refuge. 10 jours à l’écouter, enlever peu à peu les couches de goudron qui recouvrent l’écho des douleurs enfermées, faire face, à ce qui est étouffé en soi et qui ne meurt jamais, être submergée par ce que tous les humains vivent : la glue, les flash, le bizarre, la colère, la tristesse, la honte de soi, le regret, l’indécision, le doute, les peurs, les pensées absurdes, vivre des décharges électriques de ça dans les bras, traverser sous une grande vague en prenant de l’eau dans les oreilles, puis finalement, guérir un peu, pas de tout, mais déjà beaucoup, puis sentir ma respiration

Me laisser embarquer par les fusées des excitations du mental, par les enthousiasmes, les idées, les envies, les joies, les fantasmes, le vertige de l’intensité de ces voyages qui se lancent très, très vite, montent très haut mais, souvent, comme un chat en furie qui reste perché au sommet de l’arbre, et ne sait pas comment redescendre

Chercher le calme et ne pas le trouver, arrêter de le chercher et, d'un coup, le voir s'introduire pour quelques heures et se laisser fasciner

Apprendre de mon coeur grâce à ses traces sur le corps

Boire de l’Or, celui des mots du vénérable Luang Por Sucitto. “The heart will show you”, a-t-il dit en début de retraite.

L'énergie qui meut la vie qui nous traverse n’attend qu’une chose : qu’on lui fraie des chemins de gentillesse, dont les virages sont faits de boucles et de spirales, jusqu'à la rencontre et la reconnaissance de l'autre...

Il n’y a nulle part où tenir debout dans le royaume des concepts

Quelques autres murmures ci-dessous, que j’avais notés dans mon carnet, au fur et à mesure de cette expérience… Parfois, une phrase donne naissance à un dessin, alors on ne sait jamais.

S’asseoir dans le coeur

Il n’y a nulle part où tenir debout dans le royaume des concepts,

Comprendre les réflexes du coeur pour lui souffler les chemins de la stabilité

L’esprit est une banque infinie de souvenirs,

À quel volume Bethoveen devient insupportable ?

La danse du doute

Un coeur entendu et stable diffusera un parfum de vertu

Les yeux créent l’espace, l’esprit crée le temps

Le coeur est un lac sensible où naissent des encyclies lorsqu’il est touché, dont les cercles se répliquent 

Crise planétaire

Crise nationale

Crise domestique

Crise personnelle

Où va le feu quand il s’éteint ?

Je fais l’expérience de vivre une forme vivante

Je ne fais pas l’expérience de mes sourcils

Récompensez vous avec un savon à la banane, vous le méritez

Je sens la fumée de pamplemousse

Le mythe du devenir

Le mythe du progrès

S’asseoir dans le coeur

Se reposer dans le « rien de spécial »

Let’s take some time for a boring meditation

La douleur émotionnelle stimule la pensée

Lorsqu’on a une flèche dans la chair, ça ne sert à rien de se demander qui l’a tirée

La première étape pour guérir un coeur brisé est la sympathie

Tout le monde a un jour ou l’autre le coeur brisé, mais chacun possède son propre chemin de guérison

Skillfull embodied heart

The feeling has to be felt

Rencontrer tranquillement la peur

Faire l’expérience des bleus du coeur

Faire l’expérience de l’empathie avec les escargots

Je ne sais pas si j’ai vraiment un cerveau vu que je ne le sens pas

Maybe my brain is a jellyfish

Les qualités naturelles du coeur ne pillent pas les ressources de la terre

The jumpy stuff

On ne sait jamais ce qu’il y a de l’autre côté d’un virage

Doors are little spices

La danse des fenêtres

Par quoi le coeur est-il capturé ?

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