Les délivrées
2025
Crayons de couleurs sur papier
14,8 × 10,5 cm
De la série “Les impermanentes”
« Un matin d’aout 2025, je me suis débarrassée d’un chagrin d’amour en exprimant à quelqu’un des mots que j’avais longtemps mis en cage.
Ça demande un effort de se montrer vulnérable, alors une fois que c’est fait, il faut un petit temps récupérer des forces.
Une fois ces forces récupérées, j’ai senti un vent doux et léger traverser mon corps à des endroits où plus rien n’avait circulé correctement pendant ce long hiver intérieur de mots muselés. Des zones de mon coeur, jadis habitées par des prisons, étaient désormais délivrés, libres d’accueillir les mouvements subtils où il n’y en avait plus.
Dessiner m’aide à passer du temps avec les émotions qui me traversent et ainsi, de ritualiser et d’honorer leur passage dans tout leur spectre. Au crayon de couleurs, je travaille petit trait par petit trait, ce qui prend du temps, et me donne l’opportunité de rester avec l’émotion jusqu’à ce qu’elle s’éteigne.
“Les délivrées” est le nom que j’ai donné à ce dessin, qui reprend les formes, la texture et les couleurs que ces sensations de douceur et de circulation ont dans mes mondes imaginaires, entre plantes, pelage et paysages de campagne.
Si un temps émotionnel vous paraît lourd et éternel, “Les délivrées” est un rappel de la nature impermanente de toute chose, y compris de ce qui nous semble insurmontable. »
CE DESSIN FAIT PARTIE DE LA SÉRIE “LES IMPERMANENTES”
Chaque dessin de cette série est né d’une transmutation émotionnelle. Puisque la pratique au crayon est lente et minutieuse, la répétition de chaque trait bat le rythme d’une transe, qui favorise un lâcher prise mental. Cela m’autorise une connexion directe avec la couleur et le mouvement ; ainsi que l’ouverture d’un rapport intuitif avec mes mondes intérieurs. La fin d’un dessin se détermine ainsi à la fin d’une émotion, dont la nature est, comme toute chose, l’impermanence.